Les systèmes de reconnaissance faciale ne bénéficient que très rarement d’un environnement optimal, dans la réalité, pour acquérir les images. Une bonne lumière ou un bon angle de prise de vue tient presque du fantasme. Il est fréquent que, pour une même personne, les résultats soient différents uniquement avec l’une de ces deux variations d’environnement.
Alors imaginez quand il faut composer avec la nature humaine et ses humeurs, notamment lorsqu’elles influent sur les expressions faciales des individus vidéo-reconnus.
De ce fait, le monde de la recherche traitant de la reconnaissance faciale s’emploie à modifier les algorithmes pour entrainer les systèmes à reconnaitre 6 attitudes faciales, dans les variations de luminosité et de qualité d’image, au regard du neutre absolu que l’on retrouve sur les documents d’identité, et qui nous donne cet air de taulard : la joie, la tristesse, la surprise, la colère, la peur et le dégoût.
Le nombre de publications scientifiques sur ce sujet de la variation des expressions faciales est assez impressionnant, preuve s’il en fallait qu’il s’agit d’un enjeu important pour les systèmes à venir. Parmi ces recherches, certaines sont surprenantes.
Ainsi, une étude menée par un groupe de chercheurs Séoudites a révélé qu’une émotion en particulier déjoue (un peu) les systèmes de reconnaissance faciale.
Drôle de recherche, me direz vous, et pourtant, il s’agissait bien de déterminer, parmi les expressions courantes, quelles sont celles pouvant potentiellement déjouer les systèmes biométriques, ou en infléchir le résultat significativement. Ce, non pas pour encourager la criminalité ou trouver comment fabriquer un maquillage émotionnel, mais bel et bien optimiser les systèmes.
Quelle expression du visage altère les systèmes de reconnaissance faciale ?
Sans plus attendre, la bonne réponse (déjà dans le titre) est l’expression de dégoût.
Cela a été déterminé en donnant une note de similarité à chaque expression au regard de l’expression neutre.
La tristesse a obtenu le score de 93.93% de ressemblance avec l’expression neutre. Cela certainement en raison du peu de mobilité porté aux muscles du visage lorsque cette émotion nous étreint.
En revanche, le dégoût présente un écart plus conséquent de près de 8% avec la neutralité faciale, avec un score de 92.01%.
Le dégoût est donc le sentiment altérant le plus les traits les plus marquants lors de la reconnaissance qui se base sur des pentes et longueurs fixes pour chaque individu. C’est le cas notamment pour les écarts entre oeil droit, oeil gauche et bouche, l’écart yeux et nez et nez – bouche. Ou encore l’écart significatif entre les oreilles et la bouche ou encore les yeux et les sourcils (je reviendrai dans un prochain article sur les constantes utiles à la reconnaissance faciale).
Lire l’étude du Docteur Zagrouba et de son assistante, Madame Alrubaish.
Crédit de la photo du milieu d’article : « Confused or disgusted? » by San Diego Shooter is licensed under CC BY-NC-ND 2.0